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World of Domination

Chapitre 46

Le passage

Divers
Avec toute l’agitation qui régnait autour de lui, Elias eut le plus grand mal à réfléchir. Les créatures de la horde, bien que silencieuses, le poussaient dans tous les sens, entassés qu’ils étaient dans l’étroit conduit de la galerie.

D’après les dires de Sénéchal, Gum-gum avait bondi vers le plafond, sûrement parce qu’elle désirait se réfugier le plus loin possible dans le tunnel, et, au lieu de le percuter, elle l’avait purement et simplement traversé. Comme s’il n’existait pas, comme s’il n’y avait rien. Cela signifiait deux choses : premièrement, la bongo se trouvait actuellement la-haut et devait être complètement perdue. Et deuxièmement, le cul-de-sac dans lequel ils se trouvaient n’en était en réalité pas un... Ce mystérieux passage pouvait être leur porte de sortie !  
Tournant la tête de côté, il vit que Mégane et Hugo tenaient toujours leur conciliabule.
Je ne recevrai certainement pas d’aide de ces deux zigotos-là, songea-t-il. Il se dirigea plutôt vers le kaécir afin de lui faire comprendre qu’il désirait grimper sur son dos. Ce n’était pas facile à expliquer (encore moins en langage de kaécir) et chaque fois que le Roi croqueur tentait de monter sur son dos, la créature l’esquivait en dévoilant ses crocs.  -Sénéchal, chuchota-t-il avec irritation, veux-tu bien dire à ce malotru que je désire simplement voir quelque chose. Non, voyons, je ne peux pas le lui dire moi-même, autrement je ne te le demanderais pas. Oui, je sais que vous ne vous comprenez pas mais tu peux au moins essayer, non ? Eh bien, va te faire voir chez les pétunias, tiens !    Le croqueur considéra son maître avec curiosité tandis qu’il tentait par tous les moyens d’atteindre cette étrange zone dans le plafond. Au bout d’un moment, il poussa un couinement.  -Non, Sénéchal, je ne peux pas te lancer ! Il faut que je vois de mes propres yeux ce qu’il y a là-haut ! Hein, pourquoi ? Eh bien, parce que je... tu sais c’est pour... heu... (Il adopta un air songeur) C’est vrai ça, tiens, pourquoi ? Tu sais quoi, je vais te lancer à travers ce plafond et tu me diras ce qu’il y a derrière.    C’est alors que Mégane se tourna vers eux, l’air paniqué :  -Les joueurs arrivent ! chuchota-t-elle. Taisez-vous, tous !  Sans perdre davantage de temps, Elias saisit son familier et le balança par-dessus sa tête. Sénéchal traversa la plafond et le Roi croqueur patienta. Un silence pesant régnait autour de lui. Les créatures de la horde se tenaient dans immobilité impressionnante. Il avait l’impression de se tenir sur des charbons ardents tandis que des commentaires peu élogieux à l’adresse de son familier défilaient dans sa tête.  -Viens ! cria une voix masculine en provenance de l’entrée de la galerie. C’est celle-ci, regarde, il a la trace de nos sorts. Ils ont dû s’enfoncer tout au fond. 
 La panique s’empara d’Elias. Il scruta la zone où avait disparu son familier mais préféra éviter de chuchoter son nom de peur que l’écho de son appel ne résonne dans le tunnel et ne parvienne aux oreilles de leurs opposants. Par le Grande Binarité, qu’est-ce que tu fabriques, Sénéchal ?  -Tu crois qu’on a eu au moins un de ses copains ? demanda une autre voix. -Nan mec, je pense qu’elle a intercepté toutes nos attaques. Tu sais quoi, on dit que c’est une débutante mais je suis pas sûr que ce soit le cas. Y a beaucoup trop de mystère autour de cette gonzesse... Et t’as entendu son cri ? J’pense qu’il y a quelque chose de louche chez elle.  Soudain, au-dessus d’Elias, le grande gueule du croqueur parut comme si elle faisait partie intégrante du plafond. Il poussa un léger couinement affirmatif : la zone était sure. Par malheur, le son ne passa pas inaperçu pour les deux joueurs.  -T’as entendu ça ? -Ouais, peut-être qu’ils sont encore là.  Mégane fusilla du regard le Roi croqueur qui lui montra le plafond dans lequel Sénéchal s’en était déjà retourné. Elle lorgna ce qu’il indiquait, lança un regard interrogateur à Elias avant de s’en désintéresser. Bon sang, à quoi pensait-il donc ? Ils étaient actuellement en danger de mort et lui, il jouait ! Incapable de s’expliquer, Elias décida plutôt de passer à l’action. Il saisit l’atroilys qui se tenait devant lui et, sans lui demander nullement son consentement, le lança à travers le plafond. Il procéda ainsi méthodiquement avec chaque créature de la horde qui, étonnamment, parvinrent à garder le silence. C’était comme si elles savaient que le moindre son pouvait mener Mégane à une mort certaine alors, bien qu’elles furent outrageusement malmenées par le Roi croqueur, elles ne poussèrent pas le plus petit son. Cela lui prit une longue minute mais il parvint à vider la cavité dans laquelle ils s’étaient enfoncés de toutes les créatures de la horde. Ne restait à présent que les trois humains. Trop accaparés par la progression des adversaires, Mégane et Hugo ne s’étaient rendu compte de rien. La jeune fille se tenait en position de combat, prête à se servir de ses boucliers volants comme Paragon le lui avait enseigné. Quant à Hugo, il était un peu en retrait, réfléchissant vivement à une solution à leur désastreuse position. Elle n’arrivera jamais à battre deux joueurs expérimentés, songea Elias. Décidément, il faut vraiment tout faire soi-même, ici.  Si Sénéchal avait pu entendre les pensées de son maître, il aurait certainement pousser un feulement outré. Elias saisit les bras de ses compagnons et, leur faisant signe de se taire, les tira en arrière. La première réaction de Mégane fut de se débattre mais, lorsqu’elle réalisa que la caverne était vide, elle afficha une mine stupéfaite et se laissa faire.  Elias leva la main. La lumière dispensée par les torches des deux joueurs permit à Mégane et Hugo de voir la main disparaître dans le plafond. Leurs yeux s’arrondirent de surprise. Sans s’émouvoir de leur réaction, le Roi croqueur fit signe à Hugo afin qu’ils portent Mégane ensemble. Ensemble, ils soulevèrent leur chef de guilde qui disparut à son tour.  Après quoi, Hugo lui jeta alors un regard qui semblait dire « Et maintenant ? ». Pour toute réponse, Elias s’abaissa en lui présentant son dos. Hugo, y prit appui et, à la force de ses bras, réussit à se hisser à travers le plafond. Satisfait, le Roi croqueur se frotta les mains.   Voilà un bonne chose de faite.  Soudain, la précarité de sa situation lui apparut dans toute sa splendeur. Il se trouvait au fond d’un cul-de-sac, seul, sans possibilité de s’enfuir par le trou qu’avaient emprunté ses compagnons, et deux joueurs avançaient dans sa direction avec des intentions qu’on pourrait qualifier de belliqueuses. Que la Longue Fractale me décalque, c’était ça ton plan, mon pauvre Elias ? Heureusement, il me reste encore un peu de temps avant que...  Mais sa pensée s’interrompit comme il discernait deux silhouettes et leur torches passer le coude du tunnel.  -Y’en a un là ! Toi là-bas, ne bouge plus !  Comment aurait-il pu. Dès qu’il avait aperçu les deux hommes, son sang avait quitté son visage et son cœur avait cessé de battre. Il lui fallait une idée mais tout ce que sa cervelle noyée de terreur émettait comme pensées était : « Je suis mort, je suis mort, je suis mort... ».  -Où est Megg ? lança l’autre.  Après un effort qui lui parut surhumain, le rouages de son cerveau se remirent en marche.  -Megg ? bafouilla-t-il.  Il s’apprêtait à demander de quelle Megg il était question avant de se rendre compte que c’était complètement stupide. Il changea de tactique :  -Ahh Megg, oui, je vois. Une jolie rouquine, non ? Avec des taches de rousseurs et des grands yeux noisettes, c’est ça ? Et des grandes jambes ? -Joue pas au con avec nous, le PNJ, grogna le joueur qui s’appelait PetiteSirèneDu38. -Moi ? Mais pas du tout, voyons. Écoutez, mes braves, Megg n’est pas ici. -Te fous pas de nous ! répliqua l’autre, celui qui se nommait Extech06, je sens son odeur partout ici ! -Son odeur ? Ah oui, c’est parce que c’est... heu... j’ai mis son parfum, voilà tout. Bon écoutez, Megg a un message pour votre chef.  Les deux joueurs se jetèrent un coup d’œil.  -C’est quoi ce message ? lâcha Sirène. -Le message ? reprit Elias. Le message c’est que... heu...   -Eh bien ? -Ça va, ça va ! Le message c’est : « Allez vous faire voir chez les pétunias ! ».  Oui, c’est tout ce qu’il trouva à dire. Et le pire, c’est qu’il en éprouva de la fierté. Narguer ainsi deux joueurs qui, sans la moindre peine, pouvait le réduire en glaçon, cendre, fumée ou quoi que ce soit d’autre représentait à ses yeux ce qui se rapprochait le plus de la bravoure. Or, bien entendu, ce n’était que folie. Pareil comportement ne pouvait que les énerver et grandement réduire l’espérance de vie d’Elias, le Roi croqueur. Pourtant, il était fier.  C’est d’ailleurs ce que sa pose trahissait : le dos droit, le menton dressé comme s’il voulait les lorgner par en-bas, les mains sur les hanches... Il semblait dire « qu’est-ce que vous allez rétorquer à ça, bande de gluants osseux ! ».  Les joueurs se concertèrent. Manifestement, il ne savait pas quoi répondre mais, comme bien souvent, face à ce genre d’énigme, la violence était une réponse toute indiquée. Ils dégainèrent leurs armes avant de se tourner vers Elias... qui n’était plus là.  -Attends quoi ? s’écria Sirène. Merde il est passé où ??  Extech06 incanta aussitôt une série de sorts qu’il lança contre la paroi de la grotte. Il y eut une tempête de feu, de glace et d’électricité qui tourbillonna avant de se dissiper dans l’air.  -Pourquoi as-tu fais ça ? s’enquit Sirène. -Je me suis dit qu’il s’était peut-être rendu transparent... mais apparemment pas. -C’est possible de se rendre transparent ? -Bah, on sait jamais...  Et les deux joueurs se retrouvèrent là, penauds, à ne pas comprendre ce qui s’était passé.  
***
   -Pourquoi avez-vous mis tant de temps à m’invoquer ? s’insurgea Elias. J’ai cru mourir là-dessous ! -Je suis désolée, Elias, dit Mégane. J’étais trop surprise au début et, quand j’ai essayé, ça n’a pas fonctionné. -Pas fonctionné ? répéta Elias avec humeur. Qu’est-ce que tu veux dire avec : « pas fonctionné » ? -Eh bien, ça ne marchait pas, expliqua Hugo. -Oui, merci monsieur du Dernier Rempart, je sais ce que « ne pas fonctionner » signifie. Ce que je veux savoir c’est : pourquoi ? -C’est à cause du passage, je pense, fit Mégane en désignant le puits de lumière duquel on pouvait encore apercevoir les deux joueurs déboussolés. -Ah mais ils sont encore là, ceux-là ?!  Sitôt après, Elias plaqua sa main sur sa bouche.  -C’est b... commença la jeune fille avant que le Roi croqueur ne la bâillonne avec sa main. -shhut, émit-il, ils vont nous entendre... -Ne t’en fais pas, champion, intervint Hugo, les sons ne passent pas.  -Ah oui et comment tu peux savoir ça, monsieur Hugo ? -J’ai essayé de t’appeler plusieurs fois mais tu n’as pas répondu. Et puis, on t’a vu parler mais on n’entendait rien. -Oh...  Constatant qu’il empêchait toujours sa chef de guilde de s’exprimer, Elias la libéra.  -Bon, mais ça ne me dis comment vous êtes parvenus à m’invoquer si vous n’y arriviez pas dans un premier temps. Es-tu sure d’avoir dit la bonne formule, jeune fille ? C’est « Elias le Roi croqueur, je t’invoque » qu’il faut dire. Et non « Elias le chef de nous, viens nous tirer du pétrin duquel on s’est une fois de plus enlisé » ! -J’ai dit la bonne formule, Elias, tenta de s’expliquer Mégane. Mais comme je viens de te le dire, je pense que c’est à cause du passage. Il empêche les sons mais aussi les sorts. Et puis, comme j’ai vu Hugo monter par lui-même, je me suis dit que tu allais en faire de même... -Hugo ne montait pas par lui-même, comme tu dis. Je l’y ai aidé, moi ! -Oui, ça je l’ai compris après...  Honteuse, Mégane baissa la tête. Elle s’était préparée à se battre contre les deux joueurs et, à la place, voilà qu’elle était transportée à travers un passage secret qui menait dieu sait où. Une fois sortie du pétrin, elle était tellement déboussolée qu’il avait fallu un moment avant de se rendre compte qu’Elias n’était pas derrière eux.  -Et donc, reprit le Roi croqueur avec intransigeance, comment as-tu fait pour m’invoquer si cette barrière t’en empêchais ? Tu peux me le dire ça ? -J’ai cherché une solution pendant que tu leur parlais. Et puis, je me suis dit que, peut-être, tu allais pouvoir glaner des informations à leur sujet...  Elias considéra Mégane, puis Hugo, puis Mégane à nouveau.  -Eh bien non, figure-toi, je n’ai pas eu cette chance... -Que leur as-tu dis, dans ce cas ? demanda la jeune fille. -Rien d’important, rétorqua-t-il. -C’est drôle, lâcha Hugo, parce que j’ai passé l’oreille pour entendre ce que vous disiez et j’ai cru comprendre que tu, quoi déjà ? Ah oui, que tu leur disais d’aller se faire voir chez les pétunias.  Cette fois, Elias considéra Hugo, puis Mégane, puis Hugo.  -J’ai peut-être mentionner cela, oui. Et alors ?  Mégane et Hugo échangèrent un regard.  -Merci de nous avoir sauvé la vie, Elias, répondit la jeune fille en enroulant ses bras autour de lui. Je ne sais vraiment pas où on en serait sans toi... -Ce n’est qu’une fois de plus, grommela-t-il sans bouger.  Finalement, il lui rendit son câlin... avant de se libérer violemment :  -Par la Grande Quantiquité, allez-vous enfin me dire comment vous êtes parvenus à m’invoquer ?? -D’accord, d’accord, fit Mégane. En fait, je me suis dit que, si cette barrière m’empêchait de t’invoquer, peut-être que si j’étais en partie de l’autre côté j’y arriverais. J’ai donc passé un doigt, juste assez pour ne pas me faire voir et là j’ai réussi. -Mh, lâcha Elias, et c’est tout ce qu’il trouva à dire à ce propos. Bon, où sommes-nous ? -Tu ignorais ce qu’il y avait au-delà de la brèche ? s’étonna Hugo. -Figure-toi que oui, je n’en avais pas la plus petite idée. J’ai vu une sortie, je n’ai pas réfléchi plus loin, je vous y ai tous balancé. Cela te pose-t-il un problème, monsieur du Dernier Rempart ? -Pas le moindre, sourit ce dernier. Tu as fait ce qu’il fallait faire.  Elias, qui s’attendait à une réponse plus farouche, afficha une mine surprise.    -Nous n’avons pas eu beaucoup plus de temps que toi de visiter les alentours, avoua Mégane. Mais on dirait qu’on est dans une sorte de grotte plus grande que la précédente. La seule chose qu’on a pu remarquer, c’est qu’il y a de la lumière par là-bas...  Le Roi croqueur tourna son regard vers la direction qu’indiquait sa chef de guilde. Par-delà quelques rochers, une lueur blanche se reflétait sur la pierre.  -Regardez, leur dit alors Hugo en désignant le trou dans le sol. On dirait qu’il se referme petit à petit... Profitons-en pour observer les joueurs et tenter de glaner des informations à leur sujet.  Elias porta son regard vers la brèche. Comme Hugo l’avait fait remarquer, ses bords de pierre avançaient les uns vers les autres. Bientôt, même un croqueur ne pourrait plus passer. Les deux joueurs, illuminés de leur torches, parlaient entre eux mais leur voix ne traversaient pas cet étrange frontière. L’un d’entre eux, celui qui s’appelait Extech06, fit un brusque mouvement sur le côté, comme s’il avait été surpris par quelque chose.  -Tiens, que font-ils ? s’étonna Mégane. -On dirait que... qu’ils ont trouvé un... truc, fit Elias en plissant les yeux pour tenter de voir de quoi il s’agissait. On dirait un... une créature. Oui, c’est une créature, vous voyez ? Seulement, à cause de la lumière des torches, je ne parviens pas à distinguer ce que c’est...  Soudain, il y eut du mouvement et les brandons furent écartés de l’ouverture. L’horreur se peignit alors sur les traits des trois membres de la guilde. Là, acculé dans un coin de la galerie, découvrant ses crocs, grognant et secouant se petite queue de façon menaçante, se tenait un chapardeur de peaux.  -Tam... gémit Mégane, le visage livide.
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