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Noël mon amour

Chapitre 1

Douce nuit…

Erotique
Tout débuta ce fameux 24 décembre. Un jour de réveillon qui avait pourtant commencé comme les autres…
Chères lectrices, chers lecteurs,
Cette histoire, en deux chapitres, a été écrite dans le cadre du concours “Un conte de Noël”, lancé à l’initiative de notre cher Marquis.
D’ailleurs, je ne saurais trop vous conseiller de lire les autres textes du concours qui, je n’en doute pas, sont/seront d’une grande qualité.
Sur ce, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une très bonne lecture…

Ce matin-là, j’avais rendez-vous avec ma copine Sandrine. Elle s’était mise en tête de préparer la meilleure soirée de réveillon qui soit. Sa famille et sa belle-famille débarquaient cet après-midi, et elle voulait leur en mettre plein les yeux. C’est pourquoi, elle avait besoin de sa meilleure amie, en l’occurrence moi, pour la conseiller dans ses choix.
Et moi, ce que j’en pensais de tout ça ? Noël, c’est de la merde ! Oui, je sais, c’est un peu catégorique. Mais à mon humble avis, Noël n’était qu’une énorme fumisterie… Pour moi, ce n’était qu’une fête purement commerciale, destinée à vous soutirer un max de pognon.
À part gamine, lorsque mes yeux brillaient encore à la vue des cadeaux sous le sapin, j’ai vite pris conscience de la supercherie. Les années étaient passées, et je m’étais totalement détournée de ce simulacre de fête. Puis, je m’étais mariée et avais eu des enfants, très jeune… trop jeune.
Pendant toute leur enfance, j’avais alors fait des efforts. Je savais ce que cela représentait pour eux. Mais maintenant qu’ils étaient grands, je n’en faisais plus. Au placard, cette fête stupide !
Depuis mon divorce, la solitude avait repris le dessus, remplissant l’entièreté de ma vie. Ma grande était partie étudier à l’étranger, et mon plus jeune, à la fac, vivait chez son père par commodité. Je ne les voyais quasiment plus, chacun faisant sa vie, avec ses soucis et ses priorités. Ainsi va la vie…
J’arrivais enfin dans la rue du rendez-vous. Bien sûr, comme à son habitude, Sandrine n’était pas à l’heure. J’en profitai pour flâner entre les magasins.
La neige, qui recouvrait les bâtiments et la chaussée, donnait à l’endroit une ambiance cotonneuse. Le ciel, parfaitement bleu, laissait le soleil me réchauffer la peau. L’air était doux.

La rue ressemblait à une bataille de vitrines. C’était à celle qui aurait les meilleures décorations : toujours plus de guirlandes, de boules étincelantes, de nœuds dorés… c’était juste écœurant.
Je restai alors bloquée devant une de ces vitrines. Non pas pour ce qu’elle contenait, mais pour l’image qu’elle me renvoyait. C’était mon reflet dans la vitre. Je m’observais… pivotant légèrement à gauche, puis à droite, dans une sorte de défilé privé, rien que pour moi.
J’étais bien foutue quand même, pour une meuf de 42 ans ! Cela me réconforta de le penser. Car même si Sandrine m’en faisait souvent la remarque, c’était toujours plus rassurant de s’en rendre compte par soi-même.
Bon, après, je ne me mettais vraiment pas en valeur. Elle me le répétait assez fréquemment. Mais quand on vit seule, le goût de plaire devient vite superflu… un lointain souvenir.
— Alors ma belle ! Tu te mates le cul ?
C’était Sandrine. Elle m’avait fait sursauter cette conne. Je me retournai et la pris dans mes bras. Je l’adorais ma Sandrine. Plus d’une fois elle m’avait remise sur les rails, et pour cela je lui en serai toujours reconnaissante.
— Putain, comment tu m’as fait peur ! — Ah ouai ? s’en amusa-t-elle. Bein, j’ai vu une bombe qui se reluquait dans la vitrine, et je me suis dit : “ça, c’est Mano !”
Ah oui, je ne vous ai pas dit : je m’appelle Marie-Noëlle. Oui, je sais, ce n’est pas facile à porter quand on n’aime pas Noël. Est-ce pour cela que je n’aimais pas trop mon prénom ? Ou bien, est-ce à cause de mon prénom que je n’aimais pas Noël ? C’était le genre de truc à vous faire des nœuds au cerveau… genre l’œuf ou la poule.
Dans tous les cas, il fallait bien que je fasse avec. Et puis Sandrine m’appelait Mano depuis toujours, ce qui m’allait très bien à vrai dire.
Elle était toute pomponnée, toute de rose vêtue. On aurait dit un gros bonbon. Rhooo, je suis méchante… Mais c’est vrai qu’elle avait le chic pour gâcher son potentiel. C’était une petite blonde, assez jolie, avec de légères rondeurs. Mais quelle idée d’en rajouter des tonnes, on aurait dit une pièce montée.
Je disais ça, mais elle aussi en avait des choses à dire sur moi. À croire qu’on avait besoin l’une de l’autre pour se coacher.
— Alors, tu veux commencer par où, lui demandais-je. — Par la boutique de déco, faut que j’en achète… plein ! — Ok !
Nous nous dirigeâmes vers la boutique, qui se trouvait à quelques pas de là. Les gens avaient plus de paquets que de bras pour les porter. Des jouets, de la bouffe, des fringues… Ils arboraient tous un sourire sans faille. Cette débauche de mièvrerie me répugnait.
Nous passâmes un certain temps dans le magasin de déco… puis un de fringues… et encore un autre de fringues… et enfin le traiteur. J’avais écouté Sandrine tout ce temps, et maintenant… j’en avais vraiment marre.
— Bon, Sandrine, je t’adore hein… mais là, on pourrait pas se poser un peu ? — Ah, déjà ?! Rhooo… je rigole, oui d’accord. J’avoue, quand je suis lancée, je ne m’arrête plus.— T’as pas faim ? Tu voudrais pas qu’on s’arrête à la brasserie ? — Aller ! go !
Cette brasserie, c’était un peu notre QG. C’est là qu’on se retrouvait pour papoter, et accessoirement manger. Nous commandâmes deux croque-monsieur et deux verres de vin chaud.
Sandrine posa ses paquets à ses pieds et me demanda :
— Alors, tu fais quoi pour Noël ? — Bein… rien, comme d’hab. — Putain ! Faut que t’arrête avec ce truc. Noël, c’est pas si pourri que ça.— Si ! C’est pourri ! — Mais non ! Laisse-lui une chance… laisse agir la magie de Noël un peu. — La magie… Pfff !
Les croque-monsieur arrivèrent et nos vins chauds avec. Je me jetai sur le mien, j’avais une de ces dalles.
— Oui, parfaitement : "la magie de Noël". Si tu ne te laisses pas un peu porter, ça ne marchera jamais. — Mouai… — Tiens, est-ce que tu as fait ta lettre au Père Noël ? — Ma QUOI ? Mais arrête tes conneries, je suis plus une gamine.— Mais c’est pas des conneries ! Tu verras, tu te sentiras mieux après.
Sandrine avait toujours eu une affinité particulière avec la magie et le surnaturel. Bien sûr, elle ne croyait plus au Père Noël, encore heureux, mais elle avait comme un certain respect pour toutes ces choses qui nous dépassent.
Elle fouilla dans un de ses sacs d’achat et en sortit un paquet. Elle l’ouvrit et en retira une carte et son enveloppe. Elle les posa devant moi d’un air autoritaire.
— Aller ! Écris !
Elle avait dit ça en me tendant un stylo, comme une maman qui demanderait à sa fille de faire ses devoirs.
— Mais j’écris quoi ? — Et bein… ce que tu veux pour Noël, espèce de cruche ! — Mais je sais pas, moi… c’est con ton truc. — Rappelle-toi quand tu étais petite et que tu croyais tout possible. Hé bein fait pareil, écris-le !
Bien que trouvant l’idée totalement stupide, j’obtempérai. Le ton de Sandrine ne me laissait pas trop le choix, de toute façon. Jouons le jeu jusqu’au bout, je serai débarrassée.
"Cher Père Noël, Pour ce Noël, je voudrais… ". Je m’étais arrêtée et faisais tourner le stylo entre mes doigts. Sandrine me fixait du regard. Un regard qui voulait dire "Ne crois pas que tu vas t’en tirer sans finir cette foutue lettre".
Alors, je me penchai comme une élève disciplinée, et terminai ma phrase. Je signai et tendis le tout à Sandrine.
— Voilà ! T’es contente ! — Fais voir… Ah ouai, carrément ! Tu crois au Père Noël toi ! — Voilà, j’en étais sûre, tu te fous de ma gueule ! — Mais non, mais non, c’est très bien.
Elle glissa la carte dans l’enveloppe, la ferma, puis prit le stylo et écrivit : "Le Père Noël", "Pôle Nord".
— Et voilà ! Aller, poste-la maintenant. — Hein ? Mais t’as même pas mis de timbre… et c’est quoi cette adresse bidon ?! — Maiiiis, t’as pas besoin de timbre pour écrire au Père Noël. Et puis cette adresse, c’est celle que j’utilisais petite. Mes lettres sont toujours arrivées ! — Et qu’est-ce que t’en sais, qu’elles arrivaient, tes lettres ? — Heu… Ok, tu marques un point. Mais en attendant : POSTE-LA !
Elle m’avait dit ça de façon à clore la discussion, et restait là, l’index tendu en direction d’une boîte de la poste se trouvant derrière moi.
Je me levai, glissai la lettre dans la fente et regardai ma copine, avec le sourire le plus niais que je puisse faire.
— Ça y est… madame est contente ? — He bein écoute… oui. Est-ce que tu ne sens pas l’esprit de Noël, là ?
Elle m’avait renvoyé mon sourire, avec une pointe de satisfaction. Puis, nous rîmes toutes les deux, du sketch qui venait de se jouer…
Il était maintenant temps d’y aller. Je l’aidai à porter ses paquets, et nous prîmes le chemin du retour.
Arrivée devant chez elle, je lui rendis la précieuse marchandise.
— Et pour le réveillon, tu fais rien non plus, j’imagine ? — Bein non ! — He bein, passe à la maison. Ça fera plaisir à tout le monde. — Je sais pas… c’est pas mon truc. — Alleeer ! Ou sinon, juste pour l’apéro. Si tu le fais pas pour toi, alors fais le pour moi.
Elle me connaissait bien la garce, elle savait comment me prendre.
— Booooon… Ok. — YES ! Et fais-toi belle, hein ! — Ah ?! Ok, je vais essayer. — Aller, bye, j’y vais. J’ai encore dix mille trucs à faire…
Elle rentra chez elle, et je poursuivis ma route. Sur le trottoir, encore recouvert de neige par endroits, je marchais d’un pas léger et insouciant. Je ne m’en étais pas rendue compte immédiatement, mais c’était flagrant : j’étais différente. Ce n’était pas cette lettre quand même ? Non, c’était ridicule…

***


Sur mon lit, sous mes yeux, était étalée toute ma garde-robe. "Fais-toi belle" qu’elle avait dit. Mouai ! J’étais dans l’expectative…
Pourtant, je n’avais pas à me plaindre. Même après deux accouchements, j’avais gardé ma taille de jeune fille. Et puis mes seins étaient encore fermes. Non, vraiment, je n’avais pas d’excuse de ce côté-là. Mon choix fut vite fait en définitive. Il se porta sur ma jupe noire mi-cuisse : ni trop courte, ni trop longue, et ma veste en cuir rouge. Un chemisier blanc là-dessous et ça fera l’affaire. Ah oui, et une paire de bas aussi.
Je fis couler un bain, puis retournai dans la chambre pour me déshabiller. Une fois nue, me dirigeant vers la salle de bain, je fus encore stoppée par mon reflet… dans le miroir cette fois-ci.
J’essayais de me regarder de manière objective. Est-ce que le corps de cette femme, en face de moi, pouvait encore séduire ? Difficile de répondre, quand il s’agit de soi. On se trouve toujours tous les défauts du monde. J’attrapai mes seins, les faisant remonter légèrement, puis redescendis lentement mes mains le long de mon corps, jusqu’à mes hanches. Je pris la pose… un peu pin-up.
Définitivement, oui ! Je me trouvais sexy… en toute objectivité. Et soudain, je me rendis compte du gâchis. Toutes ces années, à ne pas en profiter… à laisser tout ce matos dans des fringues difformes. Il fallait que ça change ! Mais pour l’instant, au bain !
Je me glissai dans l’eau bouillante et fermai les yeux, bien décidée à profiter de ce moment de calme absolu avec moi-même. La chaleur de l’eau et la douceur de la mousse m’enveloppaient tel un cocon.
De mes mains, je parcourais mon corps, comme si je le redécouvrais. Je caressais mes seins, puis mon ventre, et bientôt l’intérieur de mes cuisses. La caresse était douce et l’instant exquis. Me laissant glisser un peu plus vers le fond, mon visage fut rapidement entouré de mousse.
Mes oreilles, désormais sous l’eau, n’entendaient que les bruits sourds de l’agitation sous-marine. Mes doigts, tels des plongeurs, étaient entrés dans ma grotte immergée. Fouillant la cavité, ils progressaient dans le conduit étroit.
— Mmmm…
Tandis que l’exploration se poursuivait, mon autre main jouait avec les deux îlots qui émergeaient de l’écume blanche. Ma main, camouflée dans la mousse, attrapait mes seins, les malaxait et en pinçait les tétons en toute impunité. Mes deux mains, ainsi à l’ouvrage, avaient déclenché des vagues de plaisir, qui ne demandaient qu’à devenir tsunami.
Mes doigts, bien que plusieurs, ne suffirent bientôt plus à mon sexe avide de sensations. C’est dans ces moments-là qu’intervenait “Monsieur Canard”, mon vieil ami. Posé sur le rebord de la baignoire, il disparut rapidement dans les profondeurs obscures.
J’avais fait entrer sa tête en moi. Monsieur Canard avait une assez grosse tête, à vrai dire. Je la sentais bien.
— Oh ouiiii, ça c’est bon!
Je le faisais tourner, et son petit bec stimulait l’intérieur de mon vagin.
— Mmmm ! Dis donc petit canard, tu me fais quoi là ? Tu es un petit vicieux toi !
Mes tétons étaient durs à présent, et le simple contact avec la mousse accentuait les caresses sur mes seins.
— Aller petit canard, il est temps de faire le grand saut !
Alors, avec trois doigts, j’appliquai une pression sur le pauvre caneton, dont le corps entier forçait maintenant l’entrée de ma chatte. Je sentais mon vagin tenter de résister. Puis, à force d’assauts, il rendit les armes devant la persévérance de la bestiole. Bientôt, le vilain petit canard eu raison de mon corps et s’engouffra tout entier en moi. Mes lèvres s’étaient refermées derrière l’intrépide animal.
Je le sentais en moi et l’imaginais m’explorer de fond en comble. Je plaçai alors deux doigts sur mon clitoris et démarrai les hostilités, comme une ultime riposte à l’envahisseur. Je savais comment me faire monter. Je me connaissais par cœur.
Mon clito ne tarda pas à durcir, annonçant le tsunami tant attendu. Mes hanches, déjà, donnaient des à-coups, sous les ondes de plaisir qui déferlaient. Cet intrus, qui squattait ma chatte, emplissait tout mon volume intérieur. Je pouvais sentir les frictions délicieuses contre mes parois vaginales.
— Oh putain que c’est bon ! Oh oui, c’est trop booon ! Haaaannn !
Mes doigts avaient atteint la vitesse critique pour la mise en orbite. Le compte à rebours était lancé…
— Oh merde ! Oui… Putain, je viens… Oh mon Dieu… Je VIENS… OUIIII !
Durant tout l’orgasme, mon vagin s’était contracté, augmentant la pression sur le jouet en plastique. C’était le genre de truc qui décuplait mon plaisir.
Puis l’effet s’estompa. Je restai ainsi, la main posée sur mon sexe, profitant encore des dernières sensations. Enfin, je me décidai à extraire le courageux aventurier, de son piège charnel.
Après un temps, que j’aurais du mal à estimer, je sortis enfin du bain. L’eau avait perdu de sa chaleur et la mousse avait disparu. Tout en me séchant, mon esprit vagabondait… Je repensais à cette lettre que m’avait fait écrire Sandrine. Quand même, c’était n’importe quoi. J’imaginais déjà le facteur pouffer de rire en voyant l’enveloppe, cette dernière terminant sûrement sa course dans une corbeille.
Je m’approchai du lit. Il était temps de sortir la nouvelle Mano ! J’enfilai mes bas, un soutien-gorge et un string noir. J’adorais les strings : ça me faisait un cul… Puis, j’enfilai ma jupe, la faisant glisser le long de mes jambes, dans un bruissement sexy. Et enfin, mon chemisier très chic, avec par-dessus ma veste rouge assez cool.
J’aimais la femme que je voyais dans le miroir. Elle était belle. Cela faisait bien longtemps que je ne l’avais pas vu, et me rendis compte qu’elle m’avait manquée.
Mine de rien, le temps était passé à une de ces vitesses. Le jour laissait déjà place à la nuit, et si je ne faisais pas gaffe, j’étais capable d’arriver en retard. J’enfilai donc mes petites bottes noires. Elles n’étaient plus toutes jeunes, celles-là ! Mais je les adorais. En plus, elles allaient parfaitement avec ma tenue.
Une fois dans la rue, une sensation, que je n’avais pas ressentie depuis des lustres, refit surface. Cette sensation de fierté et d’assumer celle que j’étais. Je sentais les regards fugaces sur moi… d’hommes… mais aussi de femmes. Je me sentais revivre.
J’avais atteint la place du marché de Noël. Les lumières multicolores se reflétaient dans la neige. Les odeurs de cannelle et de caramel se répandaient dans l’air. Mes pas, laissant leurs empreintes dans la neige, faisaient craquer la poudre blanche sous mes bottes.
C’est alors, que tout bascula… au sens propre, comme au sens figuré.
CRACK !
Mon talon gauche venait de céder. Déséquilibrée, je me sentis alors tomber en arrière… comme dans un ralenti de film… impuissante. La fierté, que j’éprouvais une seconde plus tôt, s’était envolée, laissant place à la surprise et à l’appréhension. Le choc au sol était inéluctable…
Mais c’était sans compter sur les mains qui venaient de m’attraper, stoppant net ma chute. Le temps semblait s’être arrêté. Comme si les secondes étaient des heures… un instant suspendu dans l’espace-temps.
De larges mains, placées sous mes bras, enserraient mon buste par l’arrière. La chaleur qu’elles diffusaient contrastait avec l’air froid environnant. Leurs doigts, placés sous mes seins, les faisaient remonter dans mon chemisier. L’idée que le mec devait bien en profiter me traversa l’esprit un instant.
Puis, le temps parut reprendre graduellement son cours normal. Je m’étais relevée, et les doigts avaient disparu. Je me retournai et le vis…
C’était un homme, grand, charpenté comme un bûcheron. Il avait des yeux bleus, dans lesquels on aurait aisément pu, ou voulu, se noyer. Une courte barbe poivre et sel, parfaitement taillée, lui donnait indéniablement un air à la George Clooney. Je commençais à regretter de ne pas être restée plus longtemps entre ses mains.
Malgré sa stature imposante, l’homme dégageait une élégance certaine. Son costume bordeaux, impeccablement ajusté, duquel sortaient le col et les manchettes de sa chemise blanche, respirait la qualité. Des chaussures de cuir blanc et une écharpe de la même couleur complétaient sa tenue, très classe, mais il est vrai, un peu atypique.
— Ça va mademoiselle, rien de cassé ? — "Mademoiselle" ? Vous êtes gentil. Non non, ça va… enfin, je crois.
Je n’arrivais pas à me détacher de son regard, si intense. Il semblait lire dans mes pensées. Son sourire n’arrangeait d’ailleurs rien à mon état d’hypnose.
— Votre talon a rendu l’âme, apparemment. — Heu… oui oui, on dirait. Je ne sais pas comment je vais faire pour me rendre chez mon amie, d’ailleurs…
Je jetai un coup d’œil à ma botte. En effet, le talon faisait une sale gueule. Il pendait à moitié de la chaussure, comme arraché à la base.
— Vous voulez que je regarde ? Je suis un peu cordonnier à mes heures perdues. — Heu… oui, pourquoi pas. Si ça ne vous dérange pas. — Non non, et puis ce serait un crime de ne pas venir en aide à une femme aussi charmante.
Je sentis le sang me monter au visage. Il allait finir par me faire rougir, le con. Mais sa voix, si chaleureuse, avait le don de vous rassurer… comme si rien ne pouvait plus vous arriver. C’était fascinant.
Il tira alors une chaise, de la terrasse devant laquelle nous nous trouvions, et m’invita à m’asseoir. Ce que je fis.
Il avait pris ma botte dans ses mains et remontait le long de mon mollet. Il dézippa la petite fermeture Éclair et tira délicatement ma botte pour libérer mon pied. Quelle que soit la façon de l’envisager, ce geste ne pouvait être autrement que sensuel.
— Vous êtes sûre que vous n’avez pas quelque chose au pied ?
Mon silence, hésitant, avait dû être interprété comme un doute, car il avait pris mon pied et le palpait de ses grandes mains sexy. La sensation était des plus agréables, surtout quand ses doigts remontèrent le long de ma jambe. Ma jupe, qui s’était légèrement relevée lorsque je m’étais assise, dévoilait mes cuisses plus que je ne l’aurais voulu… quoique…
Il était accroupi à mes pieds, et je ne savais pas exactement quelle vue il avait de mon anatomie. Mais à ce moment-là, j’avoue que je n’aurais pas bougé si ses mains s’étaient aventurées un peu plus haut. Il me traversa même l’esprit d’écarter les cuisses pour l’y inciter. Mais heureusement, la raison reprit le dessus juste à temps.
— Non, à priori, vous n’avez rien. — Ah, dommage… heu… super, je voulais dire.
Mon lapsus avait trahi mon trouble. J’espérais juste qu’il ne l’ait pas remarqué. Alors, pour faire diversion, j’enchaînai :
— Mais, vous avez des doigts de fée, dites-moi. — Ho, je fais pas mal de choses de mes mains, oui.
Il avait terminé sa phrase ainsi, me laissant imaginer ce qu’il pouvait bien en faire, en effet. Il s’assit sur une chaise à côté de moi et inspecta ma botte. Je sentais mon pied, laissé à l’abandon, demander son reste.
— Oh, j’ai l’impression qu’il va me falloir un peu plus de temps que prévu, lança-t-il.— Ha, mince. Je ne voudrais pas que ça vous embête, non plus. — Mais non, mais non, ne vous inquiétez pas. Par contre, il va nous falloir des remontants… Garçon ! Deux vins chauds s’il vous plaît ! — Mais, comment avez-vous su que j’aimais le vin chaud ? — Pourquoi, vous n’aimez pas ? — Si… j’adore, même. — Ha, bein j’ai vu juste alors.
Il m’avait fait un clin d’œil en guise de réponse et replongea dans l’inspection de ma botte. Tandis que le serveur amenait nos deux tasses, il sortit de sa poche un couteau, et le déplia.
Il maniait la lame comme un chirurgien, autour du talon moribond.
— Et donc, vous faites quoi dans la vie ? Lançais-je, pour en savoir plus. — Oh, je tiens une affaire familiale, une fabrique d’objets en tous genres… Nous livrons aussi. Et vous, dites-moi… — Ho moi, rien d’intéressant, je travaille dans les assurances.
Je fis une tête désolée, frustrée de ne pas avoir quelque chose de plus excitant à raconter.
— Et sinon, sans être indiscret, vous alliez où comme ça ? — Oh, chez une amie… ma meilleure amie en fait. Elle m’a invitée pour le réveillon.
Il prit une gorgée de vin et j’en fis autant. Les effluves de cannelle nous enveloppaient dans un nuage de sucre et d’alcool. Il avait levé les yeux sur moi et semblait me jauger.
— On dirait que cela ne vous enchante guère, je me trompe ? — Ça se voit tant que ça ? — Mmm !
Il avait acquiescé de la tête.
— Oui, bein… en fait… je trouve… — ... que Noël c’est nul et que ce n’est pas pour vous. — Voilà, tout à fait !
Il avait lu dans mes pensées ou quoi ? Je me sentais mise à nu, du moins, au sens figuré… bien qu’au sens propre, je pense que cela ne m’aurait pas déplu.
Tout en triturant ma chaussure, il me dit alors :
— Vous savez, Noël n’impose rien. Vous y mettez et y prenez ce que vous voulez. Noël est en vous… au plus profond de vous.
Tandis que je sirotais mon vin chaud, mes mains se réchauffant autour de ma tasse, les mots qu’il venait de dire résonnaient en moi.
— Oui, mais… toutes ces décorations, tout ce bling bling, vous ne trouvez pas ça un peu “too much” ? — Tout ce que vous voyez autour de vous, n’est que le reflet de ce que les gens pensent être Noël. Mais le vrai Noël, il est… LÀ !
Il venait de poser sa main sur le haut de ma poitrine. Mon cœur s’était instantanément emballé, galopant à toute vitesse. Le reste, autour de nous, avait totalement disparu. Nous n’étions plus que tous les deux, yeux dans les yeux, dans un instant d’éternité.
Ses doigts, sur ma peau, diffusaient comme des vibrations dans tout mon corps. Cette sensation extraordinaire, qui montait jusqu’à mes lèvres, s’apparentait à un baiser de l’esprit… exquis et langoureux. Un instant, j’eus presque l’impression que nos âmes faisaient l’amour. Mais que m’arrivait-il ?
Puis, encore une fois, le monde reprit lentement son cours… mon cœur atterrit. Sa main n’était plus sur moi. Il finissait de réparer mon talon… Avais-je rêvé ?
— Et voilà, travail terminé !
Il me montrait fièrement ma botte et son talon remit en place. Mais moi, j’étais toujours là-bas, encore en transit entre l’expérience intemporelle que je venais de vivre et le monde réel.
Mon esprit émergea alors. J’avais chaud, je suais presque. J’étais toute… chose… Un peu comme si j’avais fait… enfin, vous savez quoi.
Puis, je sentis ses mains sur mon pied. Il était de nouveau accroupi devant moi et m’enfilait ma botte. Des frissons remontèrent jusqu’à ma nuque, en passant par mon entrejambe. Je regardais ses mains… les imaginais me parcourir… Il fallait vraiment que j’arrête de penser à ça. Que j’arrête de penser tout court d’ailleurs.
— Vous voilà parée pour reprendre la route. Mais bon, ça ne tiendra pas non plus une éternité. — Merci beaucoup. Je ne sais pas comment vous remercier. — Oh, de rien. Et puis, votre présence me suffit largement en termes de récompense.
Il se releva et plongea, une fois encore, son regard dans le mien. Je savais ce qui allait se passer. Et pourtant, je restais là, sans savoir quoi dire pour le retenir… comme paralysée. Il me fit alors ce sourire qui me faisait craquer, et ajouta :
— Bon, ça a été un plaisir de vous rencontrer, mais je dois malheureusement vous quitter. J’ai encore pas mal de choses à faire. — Heu… oui… heu… au revoir… et merci encore…heu…à une prochaine, peut-être. — Oui, peut-être…
Je le regardais s’éloigner, impuissante. Chaque pas qu’il faisait, me déchirait un peu plus de l’intérieur. Mais qu’est-ce qui m’arrivait ? Il avait maintenant disparu, me laissant seule. Mon regard se posa sur sa chaise, désespérément vide…
— Merde ! Son écharpe !
L’écharpe blanche était posée sur le dossier, telle une relique de cette étrange rencontre. Je la pris. Le tissu glissait entre mes doigts, soyeux comme du satin, mais chaud comme de la laine. Comme attirée par une force invisible, j’y enfouis mon nez. L’étrange matière vaporeuse m’enveloppa alors, comme un mélange inextricable de liquide et de gaz.
Aussitôt, son odeur emplit mes poumons. Je revoyais son visage, son sourire, là, devant moi. J’enroulai alors l’écharpe autour de mon coup, et c’étaient à présent ses mains, chaudes et protectrices, que je sentais sur ma peau.
Le sentiment de perdition laissait peu à peu place à autre chose… du bonheur peut-être, tout simplement.
Je repris alors la direction de chez Sandrine. Chaque pas me gonflait la poitrine d’allégresse. Les guirlandes lumineuses qui éclairaient la rue m’étaient désormais amicales. Le vent froid fouettait mes joues. Je remontai l’écharpe au-dessus de mon nez.
Je le sentais… il était là… Je n’étais plus seule…
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