- Histoire érotique écrite par Ardsy
- Histoire vraie
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Si la tempête, Amour, a déchiré les cieux
Et dépêché sur nous les trombes qu’elle pleure,
Fassent les mêmes cieux que ce jour ne se meure
Avant que j’aie aimé tout ton corps sous tes yeux.
Fassent-ils qu’à couvert d’une charmante ruine
Nous cachions nos amours ; fassent qu’elles s’y disent
Et que pas un seul mot mes mots ne t’interdisent,
Lorsque ta crudité me mouillera de bruine.
J’aimerais tant sentir tes doigts, leur douce pulpe
Dessinant de mon corps les galbes de pâleur,
Et j’aimerais sentir la mordante chaleur
De gifles dont l’Amour consenti te disculpe !
Oh ! Laisse-moi, enfin, plutôt que sur mes quatre,
A deux appuis tomber par devant ta hauteur !
Alors, je t’offrirai mon orale moiteur
Et tu me nourriras de ta manne d’albâtre.
XIV. IX. XXII
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L’on n’a jamais connu de destin hasardeux :
L’Amour qui dit son nom se nomme aussi la Foi,
Une Foi où le Nous ne cesse d’être deux,
Quand l’une dit à l’un : je me confie en toi.
XVII. IX. XXII
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Dans l’ombre de ces bois je marchais en rêvant.
La céleste ténèbre annonçait le déluge,
Et lorsque ses sanglots plurent en la crevant,
Un chêne était par là qui m’offrit son refuge.
Et je le vis ici. Ses cieux aussi me virent.
Qu’il était beau et grand ! Déjà, à mon approche,
Ses océans, qu’il a tant faits d’eau que de roche,
Captèrent mon regard et le lui asservirent.
Que je reste avec toi, Amour ? Mais où veux-tu
Que j’aille ? Tes beaux yeux si bien me le demandent
Que ton vœu m’est un ordre, et le feu qu’ils me tendent
N’a pas ce mâle accent dont tu t’es dévêtu !
Qui donc me blâmerait pour m’être ainsi donnée
A l’empire si doux que m’intima ce cœur ?
Partout de lui depuis, mon âme environnée
Par son âme, ne veut que l’avoir pour vainqueur!
Oui, couchée sur l’humus de ce bois domanial,
Ma vulve fut noyée par ton plaisir cueilli ;
Mais, Dieu ! que j’ai joui de ce cérémonial
Et d’avoir tant d’amour en mon corps accueilli !
XXII. IX. XXII
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Sans ton amour, j’étais comme sans vie ;
Jusques à quand m’en feras-tu le don ?
Il n’est de toi qu’un mot pour que l’envie
Cuise mon corps à en perdre raison.
Mais telle flamme échappée de ta bouche
Plus douce m’est que la vie elle-même ;
Un mot, un seul de toi, et je me couche :
Enflamme encor tout mon être qui t’aime !
XXIV. IX. XXII
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Outil très cher à notre Cause utile,
Tendre Allié du camp de la douceur,
Laisse couler le fiel âpre et futile
Que tu reçois pour défendre ta sœur !
Nous prouverons d’ici un an ou vingt
Que dès toujours dans le monde, un combat
Dut se mener pour qu’un nouvel advînt
Et qu’enfantant, l’ancien succombât.
Reste avec nous ! Conserve l’espérance
De voir éclore un moins inique temps ;
Tourne vers toi la noble tempérance
Que ta douceur consacre à mon printemps.
Et s’il te prend quelquefois certain doute,
S’il t’est des nuits de morne désespoir,
Puisse l’Amour illuminer ta route
Et que ton cœur aussi puisse m’y voir.
Lors, tu verras dans ma main cette glace
Que je te tends pour mieux t’y regarder :
Tu t’y verras tout nimbé de la grâce
Que j’aime en toi assez pour te garder.
Allons, reviens de ta mélancolie !
Puise ta force en ce dans quoi l’on croit !
Le pavot rouge a dit "à la folie" ;
Effeuillons-le : nous luttons à bon droit.
XXIX. IX. XXII
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Comment m’est-il donné que toute ta lumière
Vienne entière s’offrir à l’ombre que je suis ?
D’où tiens-je ton aimer et sa faveur première,
Qui éblouit mon cœur de tout ce que tu luis ?
Si l’Amour n’était pas tant aveugle qu’injuste,
Il offrirait plutôt le tien à qui de droit
Te rendrait le bonheur d’une nature moins fruste
En reflet de miroir brillant à ton endroit.
Mais à défaut qu’il soit plus juste ni alerte,
Puisqu’il ne me fuit pas, puisqu’il ne te déserte,
Qu’Amour en moi sur tout te donne primauté !
Que de ton souffle seul ma vie plus ne respire,
Que de ton cœur mon cœur plus ne batte et soupire,
Et que je ne sois plus que ta seule beauté.
XII. X. XXII
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Lorsque, l’heure venue, vous passez cette porte
Chaque soir pour rentrer en notre appartement,
Je sais que mon bonjour et mon comportement
Vous doivent un accueil toujours de même sorte.
Lorsque votre manteau s’attache à la patère
Que vous me dominez de votre immense corps,
Votre regard parcourt ma lèvre que je mords,
Et mon regard descend se soumettre par terre.
Lorsque l’ordre de vous me tombe et m’enveloppe,
Pleine d’amour alors, d’un zèle obéissant,
Je cède sous la voix de mon Homme puissant,
Et vous lâchez sans cri votre A genoux, salope.
Lorsque, ainsi prosternée, je soigne ma cambrure,
Mes fesses sur mes pieds, mes mains derrière moi,
Mon visage s’incline, et, suivant votre loi,
S’applique à contempler, là-haut, votre figure.
Lorsque deux de vos doigts vont à votre braguette,
Il n’est point le besoin, Maître, de l’ordonner :
Ma bouche s’ovalise, heureuse de donner
A ma langue une issue, qui se tend, puis s’arrête.
Lorsque je fais cela, ô mon adoré Mâle,
C’est que vous m’avez dit, sans façon, sans détour :
Je me suis masturbé au matin de ce jour,
Et ce soir, Azilis, j’ai le sexe très sale.
Lorsque donc cette bouche obéit par coutume
A l’odeur de la queue qui seule doit l’ouvrir,
S’ouvre aussi la braguette, et l’odeur de couvrir
L’atmosphère alentour d’un fumet qui m’allume.
Lorsque vous approchez votre verge bandée
De mon visage offert afin que je renifle,
Vous me le parfumez d’une implacable bifle
Que par moi, humblement, vous voulez demandée.
Lorsque je suis marquée de l’odeur souveraine
Qui justifie de fait notre couple à vos yeux,
Des miens je vous supplie par leur teinte de cieux
De faire que j’en porte également l’haleine.
Lorsque vous effleurez, lorsque que vous tapotez
Mon immobile langue avec votre pénis,
Chaque papille m’est un autre clitoris,
Qui mouille au goût de ce que vous décalottez.
Lorsque, alors, la faveur de sucer votre bite
M’est donnée, je la dois déguster longuement ;
Ce goût, Maître, ce goût, je l’aime tellement,
Que je n’oserais pas vous en laver trop vite.
Lorsque pourtant, malgré mon soin d’y satisfaire,
J’en embouche un peu trop, vous ne ménagez pas
Mes joues en me disant : Salope... Ton repas,
Ne saurait se sucer ; tète donc, pour mieux faire.
Lorsque, par trop en joie d’aimer votre sentence,
Toute langue tirée, je tête votre bout,
Mes yeux ne quittent pas mon dieu planté debout,
Et tout mon dévouement invoque la semence.
Lorsque je vous fais voir que rien de par le monde
Plus que la fellation n’est ma priorité,
Vous me faites lécher ce que, par charité,
Vous remettez sitôt en cette bouche ronde.
Lorsque vous ressentez que s’approche le terme,
Vous portez votre main sous mon petit menton
Et me dites du plus autoritaire ton :
Regarde-moi, salope, et réclame mon sperme.
Lorsque j’entends cela, mon plaisir s’achemine ;
Je formule une franche oraison de putain,
Et pour que de ma faim vous soyez bien certain,
Je parfais ma posture et mon obscène mine.
Lorsque vous me voyez ainsi toute apprêtée,
Mon suçoir tout béat devant ce gland baveux,
Votre urètre s’emplit du foutre dont je veux
Mon visage repeint et ma bouche allaitée.
Lorsque votre méat s’évase et me le crache,
La première giclée la gorge me rejoint,
La suivante au palais s’éclabousse et s’adjoint
Sur ma langue à sa sœur qui s’y colle et attache.
Lorsque s’apaise, après, l’éruption de jute,
Ma bouille en est signée par un ultime jet ;
Alors, du bout du pieu, vous faites le trajet
De ma joue maculée à ma langue de pute.
Lorsque, rangeant l’objet qui fit ma nourriture,
Vous refermez l’avant de votre pantalon,
Bouche crémeuse ouverte ou fermée - c’est selon,
Des couilles je savoure la grasse confiture.
Lorsque vous décidez que suffit l’intervalle,
Vous m’offrez, généreux, votre permission
De manger en trois fois. Sans compromission :
Ainsi, c’est trois gorgées distinctes que j’avale.
Lorsque l’obéissance impose à ma conduite
De jouir de ce lait aux parfums inouïs,
Tout mon corps obéit, s’arque-boute, et je jouis,
Imbibant le tapis d’une abondante fuite.
Lorsque vous présentez votre main sous ma paume,
Je m’en relève, et je m’empresse d’apaiser
Cette envie qui vous prend chaque fois d’un baiser
A mes lèvres, nappées de votre mâle baume.
Lorsque vous constatez de ce goût la présence,
Votre souffle content s’exhale en un soupir ;
Lors, avant qu’attendries l’on aille s’assoupir,
Vous exigez de moi prompte reconnaissance.
Lorsque ma voix comblée à son merci s’adonne,
Elle odore en tout mot la senteur du phallus
Que celle de la jute accompagne de plus :
C’est ainsi selon vous qu’un je t’aime se donne.
Lorsque tu as reçu mon amour en parole,
Que le tu retrouvé te rend à ta douceur,
Tu rajustes un peu ma défaite rousseur
Et je lisse les plis de ma jupe corolle.
Lorsque enfin l’on s’étend au lit l’autre sur l’une,
Le sommeil nous saisit toutes deux fort souvent :
Si tu t’endors d’abord, je me réveille avant,
Et le soir nous ravit d’un beau lever de Lune.
Et Lorsque, après soupé d’un repas savoureux,
L’almanach nous murmure : Amants, c’est vendredi...
Nous savons que deux jours, trois nuits avant lundi
Viennent pour nous bercer de plaisirs amoureux.
XXVIII. X. XXII
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Amour, un frais matin me vient toute sereine
Éveiller : le frisson que je crois ressentir,
C’est l’index par lequel vous dessinez la veine
Qui me marbre ce sein, perlé de consentir.
Que me vaut que, dès l’aube, il me faille apaiser
Votre désir en moi qui suce ma phalange ?
A mes lèvres je sens votre tendre baiser
Me donner votre voix, et ce Bonjour, mon Ange...
Pourtant le soir nous fut plus sage qu’un matin ;
Le pavot m’a privée cette nuit de mes songes ;
Je ne puis pas celer ni faire de mensonges
A l’Homme dont je suis l’amante et la catin.
Lors, Amour, qu’il est doux qu’une aube de novembre
Me trempe le majeur à rêver votre membre !
XVIII. XI. XXII
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Votre poème, Amour, m’oblige. Il s’en échappe
Tant de grâces de vous que la prose vous drape
A l’âme comme aux yeux de la communauté :
Puisse-t-on y sentir votre douce beauté.
Mes mots n’ont pas assez de vous dans leur substance
Pour dire avec justesse, avec moins de distance,
Moins d’ombre et plus d’amour votre cœur, dont le clair
Illumine alentour et fait vivre la chair
Que le Dieu de l’Amour vous créa. Ô Chef-d’oeuvre,
Comment vous résister ? Vous êtes la Manœuvre
Dont ce Fripon usa pour incliner mon âme
Et qu’elle plane en vous, mon héroïne Came !
J’exulte qu’On nous fît un tableau d’amour pure
Dont vous êtes le Clair et dont je suis l’obscure ;
Et devant vos beautés dont l’empire m’est fol,
Je ne puis vous aimer qu’à genoux sur le sol.
XVIII. XI. XXII
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C’était hier matin. L’on me fait revêtir
La tenue de papier bleu clair et la charlotte.
Du brancard au billard on me roule et ballotte
Et rehausse le corps pour m’y assujettir.
Le pantalon m’échappe : on dénude mon bas.
Des capteurs de ce pouls partout sur moi l’on colle.
Un regard me rassure ainsi qu’une main molle ;
Il est d’autres détails qu’il ne me souvient pas.
Toujours est-il qu’après qu’on ait mis sous le drap
La souffleuse d’air chaud qui détend la patiente,
Je sens à ce moment, encor toute consciente,
Qu’un cathéter m’est maintenu au sparadrap.
Or, tandis que le masque on m’applique au visage
Et que l’anesthésie s’apprête à me saisir,
L’on me dit : Repensez à quelque doux plaisir...
Puis s’embrument mes sens et le bloc d’un nuage...
Mais avant de céder au sommeil de l’oubli,
J’obéis à la main, à la voix qui le prône,
Et je pense au plaisir, et je songe à Sunstone,
Sans songer qu’étendue, là, sur tel établi,
Dans un instant, cet urologue aura les yeux
Rivés sur un endroit que ma pensée secrète
Va me rendre brillant. Ô pensée indiscrète !
Grâce à toi, ses outils n’y entreront que mieux.
Il m’est deux joies alors : si Sunstone est l’auteur
De l’une, assez présent pour le sexe me luire,
La seconde est l’idée de me voir ainsi nuire
Au douloureux orgueil de ce vilain docteur.
Car s’il est d’une espèce à ce point misogyne
Qu’on souffre à ses discours de vieux mâle sachant,
Il me plait d’exhiber à tel regard méchant
Un plaisir dont il n’est le but ni l’origine.
XXII. XI. XXII